A mi-chemin entre Nantes et Rennes, au nord de la forêt du Gâvre se situe la petite commune de Conquereuil d’environ 1100 habitants.
Sur son territoire, en empruntant la route Conquereuil > Marsac sur Don, vous découvrirez, sur votre droite, le domaine de Pontveix. Il s’agit, là, d’un lieu de fréquentation très ancien puisque, dès le moyen âge, la Seigneurie de Pontveix et son château (construit en bois) deviennent une étape d’accueil pour les cavaliers qui chevauchaient pour relier les deux villes de Nantes et Rennes, en suivant l’ancienne voie romaine. Celle-ci date du 1er siècle avant Jésus Christ. C’est également à cet endroit que la voie romaine passe le Don, en traversant le gué gaulois aménagé avant la conquête engagée par les troupes de Jules César.
Dès le XVème siècle, est tracée l’Avenue, aussi appelée l’allée des Chênes. Outre le château, elle dessert une hostellerie et la chapelle Sainte Marguerite, bâtie en schiste ardoisier et surmontée d’un lanternon. Ces bâtiments viennent s’ajouter au site, permettant ainsi, aux voyageurs et aux pèlerins de s’abriter, de se restaurer et de faire leurs exercices religieux. On a retrouvé, sur place, une crécelle, c’est-à-dire une petite cloche, que les lépreux agitaient pour signaler leur présence à l’officiant. Afin de diminuer les risques de contagion, les malades qui désiraient communier recevaient les hosties de l’extérieur, par une petite ouverture ménagée dans le mur, près de l’autel.
Au XVIIème siècle, des écuries sont construites pour loger les montures des occupants et visiteurs du domaine.
Au XVIIIème, un colombier, réservé au seigneur vient compléter le site. Et au XIX è, le comte Porzon de Martel, propriétaire des lieux, remplace le vieux château par un manoir moderne pour l’époque.
Le domaine de Pontveix est connu à plus d’un titre :
On raconte qu’en 1482 un évènement important vint troubler la quiétude des lieux. Alors que le seigneur de Pontveix parcourait son domaine, on entendit le bruit d’une chasse à courre. Intrigué, le propriétaire, Maximilien de la Chênaie reconnut, au milieu des cavaliers, la duchesse Anne de Bretagne. Il s’empressa de lui présenter ses hommages et l’invita à se reposer au château après que le cerf eut été capturé. Il fut décidé que, dès le lendemain, la Duchesse et quelques invités seraient conviés à un festin pour manger l’animal.
Mais, sur ces entrefaites, on vit arriver un respectable vieillard, à barbe blanche. Dans la région, il était connu sous le nom de Solitaire des Lieux Saints. On le présenta à la Duchesse à qui il raconta la curieuse histoire de sa vie. Pécheur repenti, il était venu se réfugier dans la grotte creusée sous la chapelle des Lieux Saints. Il vivait là en compagnie d’une biche apprivoisée. Cet ermite, dont personne ne connut jamais l’identité, invita la Duchesse à venir visiter la chapelle dédiée à sa sainte patronne ainsi que la grotte qui lui servait de refuge. Elle accepta l’invitation et s’y rendit accompagnée de deux dames d’honneur et de deux gentilshommes. Le solitaire les ayant reçus, la Duchesse pria longuement, admira le point de vue et la grotte. Puis elle tira, de son aumônière, quelques louis d’or destinés à l’embellissement de la chapelle.
Au fil des siècles, l’appellation Sainte Anne des Lieux Saints se transforma en Sainte Anne de Lessaint. Depuis cette époque, ce site est devenu un lieu de pèlerinage très suivi dans la région, le dernier dimanche de juillet.